mardi 16 octobre 2012

Le dernier dimanche de M. le chancelier Hitler.

Anecdote : Livre trouvé au détour d'un couloir de bibliothèque (alors que j'étais en mission recherche novellas désespérément). Emprunté un jeudi, terminé le vendredi, ce texte m'a tenue en haleine non pas à cause de l'intrigue mais à cause de la tension qui se crée autour des personnages (et surtout, autour de son personnage principal).
 



Titre : Le dernier dimanche de M. le chancelier Hitler.

Auteur :
Jean-Pierre Andrevon

Éditeur : Après la lune

Nombre de pages : 120

Prix :
9 €

Couverture :
Stanislas Marçais

Quatrième de couverture :

C’est un petit bonhomme grisonnant, aux mains tremblantes, vêtu d’un costume gris étriqué. Il perd ses cheveux, ses yeux faiblissent, mais il a horreur d’être vu avec des lunettes. Il est atteint de la maladie de Parkinson et on lui soupçonne un début d’Alzheimer. Il habite un petit trois-pièces dans South Brooklyn avec sa femme Éva. Autrefois Éva Braun. En cette année 1949, cela fait quatre ans que le petit bonhomme a été accueilli aux États-Unis, où il vit sous la surveillance constante du FBI. C’est que, jusqu’en mai 1945, il était chancelier du Troisième Reich. Son nom : Adolf Hitler. Son destin ? Pas brillant : bien qu’il soit loin d’en douter, il n’a plus que deux jours à vivre.

Mon avis :

1949. Hitler à bien changé depuis qu'il a fui l'Allemagne et trouvé asile aux USA. Comme le dit la quatrième de couverture, on le retrouve diminué, malade, le regard tourné vers le passé et sa gloire d'antan. Ces quelques jours que nous passons dans sa tête sont à la fois étranges et dramatiques. Beaucoup d'avis, lu ci et là, ont parlé de la force du portrait, léché, au vitriol, brutal aussi mais jamais pathétique (parce que, qui va aller compatir devant l'homme le plus haï du monde ?). Pour ma part, ce n'est pas ce portrait qui a marqué ma lecture, c'est plutôt la force d'écriture de Jean-Pierre Andrevon, sa capacité à peindre un homme déchu, un fantôme passé qui y est rattaché.

Ce n'est pas tant Hitler que j'ai lu dans cette novella, ce n'est pas le destin d'un personnage historique, de l'emblème d'une époque sombre ; c'est celui d'un homme qui se dégrade et qui ne cesse de comparer ce qu'il a été et ce qu'il est. La force de ce texte tient en cette réflexion sur cette incapacité de l'homme à combattre la maladie quand elle le ronge et diminue son corps et son esprit. Il y a une mélancolie certaine dans l'esprit de cet homme voué à ressasser ses années de gloire enfermé dans un pays hostile, dans un corps hostile, dans un esprit qui commence à l'être tout autant et c'est ce qui m'a touché dans cette novella.

Le petit plus du livre : le cynisme et la noirceur (autour de l'être comme de la maladie).


I. 

2 commentaires:

  1. Ceci me donne très certainement envie...

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  2. Et je ne pourrai que t'encourager, c'est une vraie petite perle (le côté dégradation mentale est physique est très poignante).

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