Titre : Muséums
Auteurs : Nico Bally,
Emmanuelle Cart-Tanneur, Olivier Caruso, Nelly Chadour, Romain Champion, Cédric
Citharel, Fabien Clavel, Julie Conseil, Robert Darvel, Romain d’Huissier,
Franck Ferric, François Fierobe, Anne Goulard, Gudule, Julien Heylbroeck, Jess
Kaan, A. Kowski, Léo Lallot, Loïc Lendemaine, Bernard Léonetti, Aurélie Ligier,
Jean-François Lubin, Irène Maubreuil, David Miserque, Terry Montcalm, Mathias
Moucha, Georges Mugand, Régine Philippe, Véronique Pingault, Pascal Sacré,
Ludmila Safyane, Blanche Saint-Roch, Jean-François Seignol, Bernard Weiss.
Éditeur : Malpertuis
Nombre de pages : 406
Quatrième de couverture :
Palais de la science, institution
culturelle, mais aussi lieu de rêverie, le muséum est un endroit riche d’une
indéniable et complexe poésie. De nombreuses présences s’y côtoient :
brillants chercheurs et obscurs employés, visiteurs parfois studieux et parfois
beaucoup moins, à la recherche d’une information, d’un sujet de croquis, voire
d’un lieu de rendez-vous discret... Sans oublier ses véritables stars, qui
toisent la foule du haut de leur piédestal ou du fond de leur vitrine :
qu’elles soient récentes ou antédiluviennes, animaux, végétaux ou minéraux, ou
bien encore objets manufacturés.
*
A travers ces 34 nouvelles,
parcourez des musées réels ou imaginaires et découvrez leurs secrets. Quels
mystères tous ces cabinets et ces tiroirs de bois verni peuvent-ils bien
recéler ?
Mon avis :
Avec les 34 nouvelles de son anthologie,
Christophe Thill nous emmène dans les profondeurs d’un muséum tentaculaire.
Ces textes sont autant de vitrines exposant le mystère des origines, des philosophies de l’art, des créatures fantastiques, des malédictions ou encore des
objets dotés de vie.
Mes deux coups de cœur dans ce
volume sont :
* “Le Sourire du dodo” d’Olivier
Caruso. Les mots de cette nouvelle sont cousus comme pour former une
tapisserie qui prend sens à la fin de son exécution. Des refrains rythment une
mécanique implacable qui nous emmène jusqu’à la conclusion d’étranges
expériences menées par un scientifique obsédé par ses recherches.
* “Le Musée des âmes” de
Jean-François Seignol. En dépit d’un titre assez classique, cette nouvelle
nous promène dans un muséum d’exobiologie, avec un langage aussi exotique que
poétique.
D’autres nouvelles que j'ai aimées :
* “Guide du muséum de Rascanges” de
François Fierobe. Cette visite guidée originale et pince-sans-rire s’apparente
à un exercice de style très réussi.
* “L’Affaire de l’épidémie dansante”
de Nico Bally. Un texte rafraichissant qui transporte le lecteur dans un
univers coloré et féérique, avec un style enlevé.
* “La Véritable Histoire du Quetzalcoatlus”
de Régine Philippe. Un enfant rencontre un vieil homme qui lui apprend la
taxidermie. J’ai totalement adhéré à l’ambiance sombre et oppressante de ce
texte, même si la fin m’a paru un peu décevante.
* “Chroniques d’un cabinet de
curiosités” de Claire Goulard. Un assistant doit répertorier la collection d’un
vieil illuminé qui a rassemblé toutes sortes d’objets et de créatures. Cette
histoire captivante lie le muséum au monde féérique.
* “Musée-homme” de Robert Darvel. J’ai
eu un peu de mal à accrocher au début de ce texte, puis je me suis laissée
séduire par son humour absurde. J’aime l’idée développée, à savoir : le
musée est le monde, chaque visiteur est le monde.
* “Bicéphalite” de Julien
Heylbroeck. Un récit horrifiant qui tourne autour d’un fœtus malformé. Je n’ai
pas réussi à lâcher le texte jusqu’à sa conclusion.
* “Le Directeur des ressources
humaines : l’autre” de Mathias Moucha. Le héros doit recruter des
veilleurs de nuit pour son musée, ce qui n’est pas de tout repos. Le rythme est
enlevé, l’histoire cruelle mais efficace.
* “L’Objet K” d’A. Kowsky. Dans une
ambiance lovecraftienne, l’auteur se livre notamment à une réflexion
intéressante sur la vanité de la vie symbolisée par les restes humains.
* “Le Secret de Canaletto” de David
Miserque. Derrière une toile mystérieuse d’un artiste vénitien se cache un
secret qui dépasse tout ce que peuvent imaginer les personnages… Fascinant.
* “La Lyre à trois cordes” de Julie
Conseil. À travers un style fluide, l’auteur fait ressurgir les mythes de l’antiquité
grecque dans un musée actuel.
* “La Machine des Incas” de Georges
Mugand. Un texte contemplatif : ce sont les petits incidents de la vie qui
forment la trame du récit, et le sens ne vient pas forcément de l’action.
* “Les Rouages du destin de Terry
Montcalm. Un automate écrit sur son pupitre nuit après nuit. On a envie de
croire qu’il peut vraiment communiquer avec les gardiens de nuit qui s’y
intéressent. Une histoire très vivante.
Le petit plus : La préface
passionnée de l’anthologiste Christhophe Thill. Je crois que si je n’aimais pas
déjà les musées, il me les aurait fait aimer :-)
M.
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