Auteur : George R. R. Martin
Éditeur : Actu SF
Nombre de pages : 191
Prix : 12 €
Couverture : Andy Brase
Quatrième de couverture :
“D’un blanc cristallin, ce blanc dur et froid, presque bleu, le dragon de glace était couvert de givre ; quand il se déplaçait, sa peau se craquelait telle la croûte de neige sous les bottes d’un marcheur et des paillettes de glace en tombaient. Il avait des yeux clairs, profonds, glacés. Il avait des glaçons pour dents, trois rangées de lances inégales, blanches dans la caverne bleue de sa bouche.
S’il battait des ailes, la bise se levait, la neige voltigeait, tourbillonnait, le monde se recroquevillait, frissonnait.
S’il ouvrait sa vaste gueule pour souffler, il n’en jaillissait pas le feu à la puanteur sulfureuse des dragons inférieurs.
Le dragon de glace soufflait du froid.”
Auteur du fabuleux cycle du Trône de Fer, George R. R. Martin nous prouve à travers les quatre nouvelles de ce recueil qu’il est aussi bon romancier que nouvelliste. Il sait tisser des intrigues passionnantes et des personnages puissants, aussi attirants qu’inquiétants.
Ce recueil contient notamment L’Homme en forme de poire, prix Bram Stoker et Portrait de Famille, prix Nebula.
Mon avis :
S’il battait des ailes, la bise se levait, la neige voltigeait, tourbillonnait, le monde se recroquevillait, frissonnait.
S’il ouvrait sa vaste gueule pour souffler, il n’en jaillissait pas le feu à la puanteur sulfureuse des dragons inférieurs.
Le dragon de glace soufflait du froid.”
Auteur du fabuleux cycle du Trône de Fer, George R. R. Martin nous prouve à travers les quatre nouvelles de ce recueil qu’il est aussi bon romancier que nouvelliste. Il sait tisser des intrigues passionnantes et des personnages puissants, aussi attirants qu’inquiétants.
Ce recueil contient notamment L’Homme en forme de poire, prix Bram Stoker et Portrait de Famille, prix Nebula.
Mon avis :
On ne présente plus George R. R. Martin le fantastique auteur du Trône de Fer. Ayant commencé il y a peu la saga, j’ai décidé de faire une pause pour m’intéresser à ce petit recueil dont j’avais entendu beaucoup de bien. Composé de quatre nouvelles, il permet de retrouver l’auteur de fantasy grâce aux deux premières et de découvrir (si vous ne lui connaissiez pas cette casquette) l’auteur de fantastique à travers les deux autres.
Dragon de glace : la nouvelle qui donne son titre au recueil raconte l’histoire d’une petite fille née en hiver dont le caractère et la sensibilité sont liés à cette saison. La vie de celle-ci est rythmée par l’attente de son anniversaire car, si son fermier de père, son frère et sa sœur s’enthousiasment à l’arrivée de l’été, elle elle attend avec impatience l’arrivée du froid qui annonce celle du dragon de glace, créature rare et indomptable à laquelle elle s’est liée d’amitié.
De ce texte, j’ai avant tout retenu la facilité avec laquelle George R. R. Martin m’a attachée à son personnage. Une page et demie a suffi pour me donner l’envie de tout savoir sur elle, de suivre avec passion ses aventures et ses réflexions, de lire au plus vite la suite pour apprendre ce qui allait arriver. La fin de la nouvelle m’a chamboulée aux larmes par sa manière de mêler résignation et bonheur à venir. Une très jolie rencontre, loin des intrigues de Westeros mais qui montre que l’auteur est un grand écrivain en plus d’être un grand conteur.
Dans les Contrées perdues est une autre nouvelle de fantasy même si, par sa forme et le déroulement de son article, je la rapprochais plus au conte. L’histoire contée est celle d’une sorcière, Alys la Grise, qui ressemble à celles qui ont bercé mon enfance (une vieille femme qui vit dans un petit village, crainte et respectée) et qui a pour particularité de ne jamais refuser ce qu’on lui demande. Lorsque la Reine lui réclame le pouvoir de se changer en loup, Alys la Grise part dans les Contrées perdues, étendue hostile, située par delà les montagnes et peuplée de créatures qui peuplent l’imagination des hommes. L’intrigue m’a semblé moins profonde que celle de la nouvelle précédente mais les deux sont liées par l’amertume que j’ai ressentie à la fin. Si dans Dragon de Glace, elle est voilée par un sentiment de joie familial, elle est exacerbée dans ce texte par l’aspect froid d’Alys et par la conclusion que connaît le couple formé par la reine et son champion.
L’homme en forme de poire est une nouvelle fantastique assez classique mais servie par une écriture qui fait lentement monter la paranoïa et du personnage et du lecteur. Nouvelle angoissante, elle est mise en avant par cet homme, en forme de poire, qui n’a d’autre identité que celle-ci et qui passe ses journées à manger des chips et boire du coca, tout en observant les allées et venues de la jeune femme qui vient d’emménager dans le même immeuble que lui. La tension crée par ce regard et par l’inquiétude grandissante de cette femme est savoureuse et la fin, classique certes, toujours aussi efficace.
La dernière nouvelle, Portrait de famille, met en parallèle les relations entre un auteur et sa famille et un auteur et ses personnages. Relations conflictuelles, fusionnelles, désespérées, elles permettent à Martin de mettre en avant toutes les psychoses de l’être humain avec une plume sèche, dure, qui ne fait aucune concession. Ici encore, la chute nous plonge dans une réflexion amère qui m’a laissé un goût de bile dans la bouche.
Un recueil qui s’avère à la fois très divers mais qui s’attarde à mettre en avant les côtés les plus obscures de l’être humain et les conséquences, parfois dramatiques, de ses choix. À lire sans hésitation.
Le petit plus :
L’ambiance des nouvelles entre postulats classiques, dépaysement, atmosphères oppressantes et émotion.
Dragon de glace : la nouvelle qui donne son titre au recueil raconte l’histoire d’une petite fille née en hiver dont le caractère et la sensibilité sont liés à cette saison. La vie de celle-ci est rythmée par l’attente de son anniversaire car, si son fermier de père, son frère et sa sœur s’enthousiasment à l’arrivée de l’été, elle elle attend avec impatience l’arrivée du froid qui annonce celle du dragon de glace, créature rare et indomptable à laquelle elle s’est liée d’amitié.
De ce texte, j’ai avant tout retenu la facilité avec laquelle George R. R. Martin m’a attachée à son personnage. Une page et demie a suffi pour me donner l’envie de tout savoir sur elle, de suivre avec passion ses aventures et ses réflexions, de lire au plus vite la suite pour apprendre ce qui allait arriver. La fin de la nouvelle m’a chamboulée aux larmes par sa manière de mêler résignation et bonheur à venir. Une très jolie rencontre, loin des intrigues de Westeros mais qui montre que l’auteur est un grand écrivain en plus d’être un grand conteur.
Dans les Contrées perdues est une autre nouvelle de fantasy même si, par sa forme et le déroulement de son article, je la rapprochais plus au conte. L’histoire contée est celle d’une sorcière, Alys la Grise, qui ressemble à celles qui ont bercé mon enfance (une vieille femme qui vit dans un petit village, crainte et respectée) et qui a pour particularité de ne jamais refuser ce qu’on lui demande. Lorsque la Reine lui réclame le pouvoir de se changer en loup, Alys la Grise part dans les Contrées perdues, étendue hostile, située par delà les montagnes et peuplée de créatures qui peuplent l’imagination des hommes. L’intrigue m’a semblé moins profonde que celle de la nouvelle précédente mais les deux sont liées par l’amertume que j’ai ressentie à la fin. Si dans Dragon de Glace, elle est voilée par un sentiment de joie familial, elle est exacerbée dans ce texte par l’aspect froid d’Alys et par la conclusion que connaît le couple formé par la reine et son champion.
L’homme en forme de poire est une nouvelle fantastique assez classique mais servie par une écriture qui fait lentement monter la paranoïa et du personnage et du lecteur. Nouvelle angoissante, elle est mise en avant par cet homme, en forme de poire, qui n’a d’autre identité que celle-ci et qui passe ses journées à manger des chips et boire du coca, tout en observant les allées et venues de la jeune femme qui vient d’emménager dans le même immeuble que lui. La tension crée par ce regard et par l’inquiétude grandissante de cette femme est savoureuse et la fin, classique certes, toujours aussi efficace.
La dernière nouvelle, Portrait de famille, met en parallèle les relations entre un auteur et sa famille et un auteur et ses personnages. Relations conflictuelles, fusionnelles, désespérées, elles permettent à Martin de mettre en avant toutes les psychoses de l’être humain avec une plume sèche, dure, qui ne fait aucune concession. Ici encore, la chute nous plonge dans une réflexion amère qui m’a laissé un goût de bile dans la bouche.
Un recueil qui s’avère à la fois très divers mais qui s’attarde à mettre en avant les côtés les plus obscures de l’être humain et les conséquences, parfois dramatiques, de ses choix. À lire sans hésitation.
Le petit plus :
L’ambiance des nouvelles entre postulats classiques, dépaysement, atmosphères oppressantes et émotion.
Un très bon recueil, magnifié par les deux dernières géniales nouvelles typées "fantastique".
RépondreSupprimerMartin sait tout faire, et il le montre ici avec force. Un grand auteur qui mérite bien son statut !
C'est vrai que les deux dernières nouvelles sont vraiment très sympa (j'ai une préférence pour la dernière). Je vais aller regarder de plus près ses petits romans pour voir ce que ça donne.
RépondreSupprimerI.