Pour vous donner un aperçu, voici la présentation du l’éditeur :
La peste a ravagé les cités-murailles. Jadis protégées derrière leur dôme, survolées de glorieux aéronefs, elles ne sont désormais plus que ruines où errent les survivants. Les Insectes ont envahi les territoires laissés vacants par les hommes. Leurs ruches s’élèvent fièrement à la conquête du ciel. Bess est l’une des femmes recrutées pour prendre soin de leurs larves, ce qui lui assure un minimum de confort. Mais en ces temps de dévastation, que peut encore attendre de l’avenir une humaine qui a tout perdu ?À la lecture de ce texte, j’ai rencontré plusieurs sentiments :
Extrait : « Jeannie jeta un coup d’œil par l’unique fenêtre de leur refuge et grogna.
— Les voilà !
Inutile de demander de qui il s’agissait. Les Insectes respectaient l’horaire à la lettre. Bess perçut le battement d’ailes régulier, désormais familier, à travers la porte de bois. Jeannie l’ouvrit. Deux Guêpes, les plus féroces des Insectes, les attendaient. Nulle parole ne fut échangée. Imitant ses équipières, Bess se saisit d’une lampe et sortit à son tour dans la fraîcheur du petit matin. »
La curiosité d’abord : on y suit le quotidien d’une femme, Bess, dont le travail, d’abord obscur, se dévoile par petites touches. Le plus intéressant ici est la tension créée entre l’atmosphère oppressante qui entoure Bess et ses collègues et le ton du personnage, à la fois curieux et résigné.
La peur ensuite : une peur sourde comme les battements d’ailes des guêpes, comme les claquements des mandibules, comme l’omniprésence des insectes. L’espèce humaine, résignée, a courbé l’échine devant ces êtres plus forts et plus dangereux qu’eux. L’aspect post-apo de la nouvelle est teinté d’un pessimisme léger mais bien présent qui donne à la situation une profondeur nouvelle, sombre, désespérée que le personnage de Marge illustre parfaitement.
L’espoir aussi : parce que Bess se bat pour ne pas sombrer, parce qu’elle n’est pas tout à fait résignée, parce que sa curiosité la maintient éloignée de la détresse et de la folie.
La frustration enfin : parce que la nouvelle a soulevé des questions auxquelles j’aurais aimé avoir des réponses. L’univers décrit, les relations entre les hommes et les insectes sont présentés avec un soin particulier et une réflexion soutenue qui donne envie d’en apprendre plus, de connaître les raisons et les conséquences de certains actes, de plonger plus en profondeur dans ce monde et dans cette écriture très évocatrice. Je croise les doigts pour pouvoir lire un jour un autre texte de l’auteur se déroulant dans cet univers.
Le texte, comme les autres publications de la collection E-Courts, peut être télécharger dans toutes les librairies numériques et n'hésitez pas à passer faire un tour sur la page de la collection pour d'autres informations.
Merci pour cette chronique ;)
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