Après Maupassant, voilà le moment de se replonger dans l'univers mystérieux et horrifique de Lovecraft, un auteur prolifique de la première moitié du XXème siècle. Les éditions Mnémos ont sélectionné des nouvelles et novellas emblématiques réunies dans Les Montagnes hallucinées et autres récits d'exploration, avec une traduction toute fraîche de David Camus.
Pour 22,5 euros, Mnémos propose six récits étalés sur 329 pages en grand format.
J'apprécie énormément Lovecraft et je me suis régalée avec ce choix de textes.
Mes impressions :
Lovecraft, architecte de cités démesurées, mais perdues à jamais, créateur de monstres qui mènent les hommes à la folie, écrivain aux phrases tortueuses et aux légendes mystérieuses... En fait, je crois qu'il me plaît parce qu'il parle souvent de tentacules ^^ Tous les récits de ce recueil sont à la première personne du singulier, ce qui augmente l'identification aux différents narrateurs.
* "Dagon" : Un homme perdu au milieu de l'océan échoue sur une rive boueuse et rencontre un monstre des profondeurs qui marque son esprit à jamais. Une nouvelle plus évocatrice que descriptive.
* "La Cité sans nom" : Au cœur du désert, le narrateur s'enfonce dans les tréfonds d'une cité où semblent avoir vécu d'étranges reptiles.
* "Prisonnier des pharaons" : Un prestidigitateur visite avec délices les trésors de l'Égypte, mais son séjour se transforme vite en cauchemar. Une nouvelle très couleur locale, immersive. On se croirait dans les souks décrits par Lovecraft.
* "L'Appel de Cthulhu" : J'ai lu beaucoup de textes de Lovecraft, mais curieusement, jamais celui-là, celui qui fonde la légende de l'affreuse divinité au corps recouvert de tentacules et aux ailes de chauve-souris. Pendant la lecture, tout l'univers décrit par Lovecraft me donnait une impression de déjà-vécu, comme si la légende de Cthulhu m'était si familière que j'en connaissais déjà la teneur.
Pour le plaisir, le début :
"La chose la plus miséricordieuse qui soit au monde est bien, je crois, l'incapacité de l'esprit humain à mettre en corrélation tout ce qu'il contient. Nous vivons sur un paisible îlot d'ignorance perdu au milieu des noirs océans d'infini, au large desquels nous n'avons jamais été destinés à naviguer. Les sciences, chacune tendue vers son propre objectif, nous ont jusqu'à présent relativement épargnés ; mais un jour viendra où le rapprochement de toutes ces connaissances éparses nous ouvrira des perspectives si terrifiantes sur la réalité et la place effroyable que nous y occupons, que cette révélation nous rendra fous ou nous fera fuir la lumière mortelle pour nous réfugier dans la paix et la sécurité d'un nouvel âge de ténèbres."
* "Les Montagnes hallucinées" : J'ai déjà chroniqué cette novella ici, je ne vais pas recommencer. Toutefois, je voudrais quand même redire que cette histoire de cité perdue dans l'Antarctique est un bijou.
* "Dans l'abîme du temps" : Un éminent professeur d'université vit une amnésie de cinq ans pendant laquelle sa personnalité est transformée. Lorsqu'il enquête sur cette période inexpliquée, il découvre un peuple à la sagesse incroyable mais à l'aspect repoussant. Et leurs ennemis sont pires encore... C'est peut-être l'histoire du recueil que j'ai la moins aimée car elle vire parfois au catalogue de descriptions de la cité, des mœurs ou des caractéristiques des créatures qui intéressent le héros.
Honte sur moi, je n'ai jamais lu Lovecraft...
RépondreSupprimerQue valent ces nouvelles traductions par rapport aux anciennes ?
J'ai bien envie de commencer avec "Les contrées du rêve", là aussi en nouvelles traductions, qui viennent de sortir en poche...
Ben, je vais me permettre de répondre à la place de la taulière : pour avoir pu comparer les deux traductions de "Call of Cthulhu", je peux te dire que celle de Camus (la nouvelle, donc) a totalement dépoussiéré celle réalisée par Jacques Papy (véridique !) et Simone Lamblin. A la fin de cette lecture, je me suis dit : Waow ! Je ne me rappelle pas être autant resté sur le cul il y a une quinzaine d'années, après ma première lecture de cette nouvelle fondatrice.
SupprimerSinon, je n'ai qu'une seule chose à dire : I'll be back !
A.C.